Assurance-vie au Sénégal: une croissance spectaculaire freinée par la fraude et les défis économiques

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Le secteur de l’assurance-vie au Sénégal a vu son chiffre d’affaires passer de 26,65 milliards FCFA à 113,63 milliards FCFA en dix ans, traduisant une forte dynamique du marché.
Cette progression reflète la diversification des produits, l’arrivée de nouveaux acteurs et le renforcement du cadre réglementaire communautaire. Cette évolution confirme que l’assurance-vie s’impose progressivement comme un pilier du développement financier sénégalais.
Cependant, cette expansion reste fragile et confrontée à plusieurs défis majeurs.

La fraude, un frein à la confiance du public

Malgré sa croissance, le secteur fait face à une crise de confiance.
De nombreuses fraudes et arnaques, notamment en ligne, nuisent à la réputation du marché.
Ces pratiques dissuadent les ménages et les entreprises d’y souscrire.

Les escroqueries touchent à la fois les clients et les professionnels.
Des faux courriels et fausses offres d’emploi circulent sur les réseaux sociaux au nom de compagnies d’assurance reconnues.
Ces dérives montrent la nécessité d’une vigilance accrue et de mesures de protection renforcées pour préserver la crédibilité du secteur.

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Une faible intégration sociale

Un autre défi majeur réside dans la faible pénétration de l’assurance-vie.
Une grande partie de la population active n’est pas couverte par un dispositif de protection sociale.
Le secteur informel, qui domine encore l’économie sénégalaise, échappe souvent aux mécanismes formels d’assurance.

Ainsi, de nombreux travailleurs ne bénéficient d’aucune couverture en cas de maladie, d’accident ou de décès.
Cette situation freine la croissance durable du marché et limite l’impact économique du secteur sur le long terme.

Des signaux macroéconomiques préoccupants

En octobre 2025, l’agence Moody’s a dégradé la note souveraine du Sénégal, passant de B à Caa1.
Cette baisse traduit une perte de confiance des investisseurs et pourrait affecter le secteur financier et assurantiel.
Elle reflète aussi des déséquilibres économiques persistants, notamment dans la gestion de la dette et la stabilité macroéconomique.

Cependant, le gouvernement maintient ses efforts de réforme à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE).
Ce programme vise à stimuler la croissance économique tout en renforçant la stabilité financière.
Le secteur de l’assurance, qui contribue à 2,63 % du PIB, reste un levier stratégique du développement du pays.

Vers une relance axée sur la protection sociale

Sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, le Sénégal mise sur l’économie sociale et solidaire.
Cette orientation vise à favoriser l’emploi local et à étendre la protection sociale.
Si ces politiques se concrétisent, elles pourraient accélérer la pénétration de l’assurance-vie dans les années à venir.

En parallèle, la digitalisation et les réformes réglementaires offriront de nouvelles opportunités de croissance.
Elles permettront aussi de mieux lutter contre la fraude et de renforcer la transparence du marché.

En résumé

Le secteur de l’assurance-vie au Sénégal affiche une croissance exceptionnelle et un potentiel considérable.
Mais il doit encore surmonter des défis essentiels :

  • restaurer la confiance du public ;
  • renforcer la lutte contre la fraude ;
  • élargir la couverture sociale ;
  • stabiliser l’environnement économique.

Avec des réformes cohérentes et une meilleure gouvernance, l’assurance-vie pourrait devenir un vecteur clé d’inclusion financière et de croissance durable pour le Sénégal.

221assurances – Le site d’information N°1 de l’Assurance au Maroc et en Afrique            09 novembre 2025

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