L’implication active de la Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit National Africaines (FANAF), qui joue un rôle central dans le développement du secteur assurantiel en Afrique francophone, y compris au Sénégal. Lors du récent séminaire organisé par la Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit National Africain (FANAF) à Saly du 7 au 9 juillet 2025, une centaine d’acteurs majeurs du secteur venus de dix pays africains ont débattu des enjeux cruciaux liés à cette transformation numérique
La FANAF agit comme un catalyseur pour harmoniser les pratiques et promouvoir des produits d’assurance adaptés aux réalités africaines. Elle sollicite régulièrement le soutien des autorités économiques nationales pour accompagner ses projets structurants, ce qui témoigne d’une volonté politique forte d’intégrer l’assurance dans les stratégies de développement économique.
Un axe majeur du développement actuel concerne l’assurance climatique inclusive. Ce produit innovant vise à protéger principalement les agriculteurs et les petites entreprises contre les risques liés aux aléas climatiques, un enjeu crucial dans une région où l’agriculture reste un pilier économique essentiel. En Côte d’Ivoire voisine, par exemple, la Société Financière Internationale (SFI) a conclu un partenariat avec plusieurs assureurs majeurs tels qu’Atlantique Assurances, Sanlam Allianz et AXA pour déployer cette assurance climatique auprès de 50 000 exploitants agricoles d’ici 2026. Cette initiative illustre bien le potentiel que représente ce type de couverture au Sénégal également.
Au-delà du climat, le secteur sénégalais s’inscrit aussi dans une tendance plus large vers la digitalisation et la simplification des processus assurantiels afin de toucher davantage de populations jusque-là exclues du système classique. La montée en puissance des assurances privées (PVT) permet ainsi une meilleure personnalisation des offres tout en renforçant la confiance entre assureurs et assurés. Ce séminaire a donc confirmé que la digitalisation est désormais un levier incontournable pour le développement et la compétitivité des compagnies d’assurance africaines. Elle répond non seulement aux exigences réglementaires récentes, notamment le règlement 01/CIMA/PCMA/CE/2024 qui impose aux assureurs une double compétence : maîtriser les technologies numériques tout en restant alignés avec le cadre juridique en vigueur.
Les intervenants clés tels que Saliou Bakayoko, actuaire expérimenté et négociateur du règlement CIMA, ainsi que Souleymane Faye, entrepreneur dans l’insurtech africaine, ont souligné les défis mais aussi les opportunités offertes par cette mutation digitale. Ils ont insisté sur l’importance pour les sociétés d’assurance traditionnelles comme pour les assurtechs émergentes d’adapter leurs stratégies afin de sécuriser leurs opérations numériques tout en améliorant l’expérience client.
Au Sénégal notamment, ce virage vers la digitalisation s’inscrit dans une tendance plus large visant à moderniser tous les secteurs économiques via le numérique. Pour le domaine assurantiel sénégalais souvent perçu comme traditionnel voire lent à évoluer technologiquement, ce séminaire marque donc une étape importante vers sa transformation profonde.
Par ailleurs, il est important de souligner que ces évolutions interviennent dans un contexte réglementaire en mutation où les autorités cherchent à encadrer plus efficacement le marché tout en encourageant l’innovation. La collaboration entre acteurs publics et privés est donc essentielle pour bâtir un environnement favorable à la croissance durable du secteur.
Renforcement institutionnel via la FANAF, développement de produit avec notamment l’assurance climatique inclusive, digitalisation accrue facilitant l’accès aux services, partenariats stratégiques régionaux favorisant le partage d’expertise, cadre réglementaire évolutif soutenant l’innovation et la protection . . . tous ces thèmes sont d’actualité et sous observation de développement pour de meilleures assurances sénégalaise de demain.
221assurances – 07 juillet 2025
