Assurance santé au Sénégal: Un progrès réel mais des défis majeurs pour les populations à faibles revenus

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L’assurance santé au Sénégal présente un intérêt certain pour les populations à faibles revenus, mais elle reste confrontée à plusieurs défis majeurs qui limitent son accessibilité et son efficacité pour ces groupes.

Couverture limitée et enjeux d’inclusion sociale

Moins d’un Sénégalais sur quatre bénéficie actuellement d’un programme de protection sociale, ce qui inclut l’assurance santé. Cette faible couverture est en grande partie due à la forte proportion de travailleurs dans le secteur informel, qui échappent souvent aux régimes contributifs classiques. Par conséquent, une large part des populations à faibles revenus n’a pas accès à une assurance maladie formelle.

Réformes et progrès récents

Depuis la réforme de l’assurance maladie obligatoire en 2012, le Sénégal a fait des progrès notables dans l’élargissement de la couverture. La généralisation de cette assurance a permis d’étendre la couverture sociale à environ 23 millions de personnes, incluant notamment des travailleurs du secteur privé, des agriculteurs et des indépendants — catégories où se trouvent beaucoup de ménages modestes. Ce dispositif vise donc explicitement une inclusion plus large.

Cependant, malgré ces avancées quantitatives, les prestations restent limitées en qualité et en montant. Certaines allocations sociales (maternité, familiales) sont très inférieures au coût réel de la vie sénégalaise, ce qui réduit leur impact sur le bien-être des bénéficiaires.

Financement et durabilité du système

Le financement demeure un défi crucial : avec moins de 5% du budget national consacré à la santé (loin derrière l’objectif africain fixé par la Déclaration d’Abuja), les ressources disponibles pour soutenir une assurance santé universelle sont insuffisantes. Le pays explore diverses pistes pour renforcer ses recettes fiscales et rationaliser ses dépenses afin d’assurer un financement durable du système social incluant l’assurance maladie.

Par ailleurs, il existe peu ou pas d’assistance sociale minimale comme un minimum vieillesse ou une aide ciblée aux plus démunis hors cotisations sociales classiques. L’État apporte cependant un filet social destiné aux populations incapables financièrement mais celui-ci reste limité par sa portée territoriale et budgétaire.

Intérêt concret pour les populations pauvres ?

Pour les ménages modestes ayant accès au régime obligatoire ou volontaire (notamment via certaines mutuelles communautaires), l’assurance santé peut réduire significativement le risque financier lié aux soins médicaux coûteux. Elle facilite aussi l’accès aux services sanitaires sans avance importante lors des soins.

Toutefois :

– L’accès reste difficile pour ceux travaillant exclusivement dans le secteur informel non organisé,

– Les prestations ne couvrent pas toujours tous les besoins essentiels,

– Le niveau financier minimal parfois pratiqué limite encore leur utilité réelle face aux coûts croissants des soins.

En résumé, bien que prometteuse grâce aux réformes récentes visant son extension universelle progressive, l’assurance santé au Sénégal n’est pas encore pleinement adaptée ni accessible aux populations très pauvres faute notamment d’un financement suffisant et d’une organisation inclusive complète. Pour qu’elle devienne véritablement intéressante pour ces groupes vulnérables il faudra poursuivre sa généralisation tout en améliorant qualitativement ses prestations ainsi que renforcer fortement les mécanismes publics complémentaires destinés spécifiquement aux plus démunis.

221assurances, le site d’information de l’assurance au Sénégal – 26 juin 2025

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