Face aux critiques sur la lenteur du règlement des sinistres, la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA) annonce un plan d’action ferme pour améliorer les délais, en s’attaquant aux blocages internes et externes du processus.
Dakar, 20 mai 2025 – Dans un contexte où la réputation du secteur assurantiel est mise à mal par la lenteur des indemnisations, la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA) prend position. Son Secrétaire général, Blaise Abel Ezo Nkolo, a reconnu publiquement les retards récurrents dans le paiement des sinistres, lors de la réunion préparatoire du Comité exécutif (COMEX), en amont du prochain Conseil des ministres des Assurances (CMA).
« Il y a toute une chaîne qui retarde le paiement », a-t-il déclaré. Attribution des responsabilités, lenteur des évaluations, contentieux judiciaires, délais d’obtention des procès-verbaux… autant d’obstacles qui complexifient le règlement. À cela s’ajoute la question du quantum, c’est-à-dire du montant exact à verser, qui peut aussi faire traîner le processus.
Face à cette situation, la CIMA entend agir fermement :
– Imposer des sanctions financières aux compagnies qui ne respectent pas les délais ;
– Renforcer les exigences envers les experts d’évaluation ;
– Accélérer la collaboration avec la gendarmerie et la police pour la remise rapide des procès-verbaux ;
– Et surtout, garantir une objectivité et une transparence totales dans le processus d’indemnisation.
Le Secrétaire général affirme que la CIMA « travaille activement à lever tous les obstacles » pour que les engagements des assureurs soient tenus « en quantum et en temps ».
Malgré une bonne santé financière du secteur – les compagnies affichant globalement une marge de solvabilité satisfaisante – le taux de pénétration reste faible. Un phénomène que M. Nkolo attribue à des facteurs culturels et économiques : la solidarité communautaire supplante souvent le recours à l’assurance, tandis que les priorités budgétaires des ménages relèguent la souscription en bas de liste.
Pour y remédier, la CIMA mise sur une reconquête de la confiance :
« C’est en réglant les sinistres rapidement et de manière fiable que nous convaincrons les populations que l’assurance est utile », résume le Secrétaire général.
Le Comité exécutif, réuni en prélude au CMA, planche également sur d’autres dossiers cruciaux :
– Révision des cadres réglementaires,
– Assainissement du marché,
– Suivi de l’exécution des précédentes directives ministérielles.
L’enjeu est de taille : faire du secteur assurantiel un pilier crédible de protection et de développement économique, au service des citoyens comme des États.
221assurances, l’information de l’assurance au Sénégal – 22 mai 2025