Présent au Salon de l’Assurance Vie à Dakar, Fara Sarr, directeur général de SUNU Assurances Vie Sénégal, revient sur les rôles clés de l’assurance vie, les défis structurels du marché sénégalais, et les pistes pour instaurer durablement la confiance avec les assurés. Un message fort dans un contexte d’innovation, de transition fiscale et d’inclusion financière.
Depuis sa nomination en octobre 2024 à la tête de SUNU Assurances Vie Sénégal, filiale du Groupe SUNU, Fara Sarr ne cesse d’insister sur l’urgence d’instaurer un climat de confiance dans le secteur de l’assurance vie. Pour lui, cela passe avant tout par le respect des engagements pris envers les assurés.
L’assurance vie, rappelle-t-il, repose sur trois piliers essentiels : la protection, l’épargne, et un rôle souvent sous-estimé mais fondamental, celui de financeur de l’économie. En collectant une épargne à long terme, les compagnies participent activement au financement des États, des particuliers et des entreprises via les obligations ou les dépôts à terme.
Pour illustrer cette dynamique, Fara Sarr rappelle que le marché sénégalais a atteint un chiffre d’affaires de 108 milliards de FCFA en 2024, bien en deçà de la Côte d’Ivoire (266 milliards) et du Burkina Faso (167 milliards), mais avec un potentiel de croissance significatif. Les actifs en couverture des engagements réglementés dépassaient déjà 300 milliards de FCFA en 2023.
Parmi les défis majeurs à relever : la transformation digitale, l’innovation produit, mais aussi une meilleure communication. « Il faut que l’assurance soit simple, accessible, et qu’elle parle aux réalités des Sénégalais », déclare-t-il. Il plaide notamment pour que l’assurance entre dans les habitudes dès les moments clés de la vie, comme la naissance d’un enfant.
Autre levier : l’incitation fiscale. Fara Sarr appelle à renforcer les dispositifs existants pour encourager l’épargne retraite et souhaite que la retraite complémentaire devienne obligatoire. Il salue les avancées comme la déductibilité fiscale de l’externalisation de l’IFC, mais pointe également des freins : le plafonnement des cotisations à 10 % de la masse salariale et l’impôt libératoire de 7,5 % sur les contrats arrivés à échéance.
Il alerte aussi sur une récente orientation fiscale qui limite l’exonération des revenus d’obligations aux titres émis uniquement par l’État du Sénégal, alors que jusque-là, elle couvrait toute la zone UEMOA. Cette mesure pourrait remettre en question le rôle de l’assurance vie dans le financement régional.
Fara Sarr insiste également sur la nécessité d’une harmonisation fiscale entre les pays, afin de stimuler l’investissement et renforcer la stabilité du secteur à l’échelle sous-régionale. Il souligne le travail amorcé par UMOA-Titres et d’autres partenaires pour relancer les économies post-Covid.
Enfin, il voit dans la micro-assurance et l’assurance islamique des pistes sérieuses pour renforcer l’inclusion financière. Ces outils permettraient de toucher les populations jusque-là peu ou pas assurées, élargissant ainsi le socle du secteur.
Son appel, au terme de son intervention, est clair : « Dialoguons davantage. Avec les autorités, les partenaires, les prospects. L’assurance vie ne doit plus être un sujet marginal. Elle est un pilier de la stabilité économique et sociale. »
221assurances, le site d’information de l’assurance au Sénégal, en lien avec l’édition de 212assurances – 07 mai 2025